Bernard Tapie sur France2, exemplaire?


Bernard Tapie s'explique...

                                    
Sur France 2, Bernard Tapie vient nous expliquer qu'il est à la croisée des deux France, celle de ceux qui souhaitent, et d'une autre, celle qui empêcherait...   la vérité?
L'homme vient de sortir d'une garde à vue de 96 heures, et semble disposé à remettre certaines pendules à l'heure. Il nous rassurera quand même en estimant qu', «il n'est pas pensable, aucunement, que (Nicolas Sarkozy) n'ait pas donné son feu vert. Il a forcément donné son feu vert» point culminant de son entretien face à un journaliste plutôt approximatif et d'un genre décontenancé. «On a essayé de l'accrocher. C'est lui qu'on visait dans les faits», a affirmé M. Tapie . A la question de savoir qui avait pris la décision de recourir à l'arbitrage, Bernard Tapie a répondu tout de go: «Mme Lagarde», ministre de l'Economie de l'époque.

On ne s'étonnera pas moins de voir un David Pujadas disposer d'un tel privilège pour réduire l'exercice en simple passe d'armes...  Il faut dire que Bernard Tapie « joue gros », quelques 403 millions d'euros venus solder le fameux litige sur la vente d'Adidas par « une procédure d'arbitrage dont la justice semble vouloir détricoter tous les aboutissants et tenants. » insiste notre source.


Bande organisée...


Les juges d'instruction chargés de l'enquête -soupçonnent l'arbitrage-,  M. Tapie s'était vu octroyer 403 millions d'euros pour solder le litige sur la vente d'Adidas, ce dernier "d'avoir été truqué au profit de l'homme d'affaires de 71 ans."

Ils ont mis en examen cinq personnes, autant de profils différents impliqués dans ce qu'ils interprètent comme une «escroquerie en bande organisée».

La patronne du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde a échappé fin mai à une mise en examen en sortant avec le statut de -témoin assisté- de son audition par le Cour de justice de la République (CJR). Certains lui prédisent un "possible retour devant cette Cour" et donc "possible requalification de son statut de témoin assisté vers mis en examen...".

 

Outre M. Tapie et son avocat Maurice Lantourne, sont poursuivis un des trois arbitres, Pierre Estoup, "et non pas Estoupe!" comme le précise monsieur Tapie lors de son entretien au journal de France2 , également poursuivis, l'ex-président du Consortium de réalisations (Ndlr: CDR, organisme sous tutelle de l'Etat chargé du passif du Crédit Lyonnais) Jean-François Rocchi, et Stéphane Richard, l'ex-directeur de cabinet de l'ancienne ministre de l'Economie Christine Lagarde et actuel Président directeur Général d'Orange.

 

Cartes sur table...


Pour Finance Offshore, il est acquis qu'une -totale présomption d'innocence- doit être respectée pour  monsieur Bernard Tapie. Sur ce point,  c'est loin d'être la règle la plus répandue, "La tentation de certains règlements de comptes, subsiste..." comme au plus au niveau de l'état. Il serait fort regrettable de confondre l'affaire de monsieur Tapie "avec un unique dossier politique... en devenir", c'est une affaire de droit, elle devrait pouvoir le rester!  Le nerf de cette guerre c'est bien la fameuse  rapidement devenue fumeuse décision de l'arbitrage... Pour de nombreux juristes émérites,  le recours à l'arbitrage se veut une procédure qui peut se révéler comme l'issue la plus constructive qui soit entre deux entités. Selon les experts, l'arbitrage permet de conserver à l'esprit « que des partenaires en affaires devraient s'obliger à mutualiser leurs efforts pour trouver une solution équitable, d'autant plus sincèrement lors des aléas de leur entreprise commune ou l'évolution de leurs relations d'affaires.» L'arbitrage permet théoriquement de « jouer cartes sur table», commeprendre point par point la genèse d'une affaire « et devoir lui construire une issue.» Dans l'affaire BTF Adidas Crédit Lyonnais CDR, « le problème est d'avoir voulu expérimenter une telle pratique avec un dossier aussi sensible et conséquent que celui de cette véritable usine à gaz juridique...» précise notre expert.  Nous avons la certitude que la décision de madame Lagarde partait d'un constat objectif, mais on semble bien  "s'être assis sur l'ambiance politique" et cette double casquette de monsieur Tapie qui a elle seule, ne pouvait qu'aboutir  (dans les esprits) à la perception d'une imbrication scabreuse entre l'homme d'affaires, l'ancien ministre et donc tout autant... l'homme politique. Il est clair que cela « emmerde » pour paraphraser la très juste analyse de monsieur Bernard Tapie. Mais à vrai dire, bien plus la classe « médiatico-politique d'un certain sérail bien... parisien!» L'exercice de Bernard Tapie est contraint à une exposition médiatique duale, « Inévitablement, il se retrouve au milieu d'une affaire d'état, et si on parle état, on pense politique. » commente une autre source proche du dossier.
 
 




 
 
Tous les possibles...
 
Monsieur Tapie, 71 ans s'est donc rendu au studio de France 2, visiblement las des errements qui entourent les nombreux commentaires de l'affaire. « L'homme sait que le dossier doit se gérer sur deux fronts, le droit et bien sûr, l'image. Sur ce second point, Bernard Tapie fait en général plutôt cavalier seul, il pense que s'exprimer de la façon la plus directe qui soit est sa meilleure arme. »Fondamentalement ce n'est pas une posture négative, mais en terme de réceptivité acquise de son auditoire, c'est moins évident. De l'émetteur au récepteur, il y a toujours une logique interférence, car Bernard Tapie en deviendrait presque maladroit et présomptueux «...au point d'en conclure et penser que tout le monde l'imagine comme un digne représentant des classes populaires» , si vertueux de l'exemplarité? (...)« Celui d'un Self made man ou d'un gosse de banlieue qui s'est construit tout seul, capable de fédérer bien des énergies, comme cette image de ce cher Bernard  avec ses fameuses piles dans le dos... Sur ce point, Bernard s'est trop exposé, la société française accuse un retard sur l'exposition de la réussite, d'où qu'elle vienne, avec ou sans mérite. (...) C'est bien triste, mais il en sera  ainsi pour encore de nombreux siècles! »  Nous commente une source aux États-Unis, Spin Doctor (Ndlr: Conseiller de l'ombre pour mettre en lumière d'importantes personnalités.) On perçoit cette justification permanente, entre le fameux "Ça vous emmerde" au combien à propos, et l'annonce de cette proposition faite aux juges "si émouvante" (...) "de la mise en garantie  totale de ses avoirs", l'homme navigue difficilement avec cette image, "Il représente différentes injustices, celles qu'il subit, ou procure par son statut de personne fortunée. Au niveau sociétal, la grille de lecture est complexe...".

 
Exemplaire...
 
A vrai dire, Bernard Tapie semble avoir démontré une détermination sans faille pour se défendre, on peut lui faire crédit d'un tel mérite lors de cet entretien au journal télévisé de France2. Pour certains, "c'est bien plus Nicolas Sarkozy qui ressortira finalement le plus ciblé dans cette affaire..."
 
 «Je vais vous l'expliquer, c'est très simple. Le soir de la victoire de la Coupe du monde de foot (par la France en 1998), qui a été gagnée par une équipe dans laquelle il y avait plus de la moitié qui était des Marseillais, j'ai essayé d'avoir une invitation pour la finale (...) J'ai pas eu le droit à une invitation. Et Didier Deschamps, quand on lui remet le trophée, la première déclaration il dit cette Coupe du monde on la doit à Bernard Tapie . Il y a deux France, Monsieur, celle de ceux qui ont le droit, et celle de ceux qui n'ont pas le droit».

Interrogé sur ses liens avec l'un des arbitres, Pierre Estoup, également mis en examen pour «escroquerie en bande organisée», M. Tapie a soutenu qu'il ne le connaissait pas, donnant comme preuve le fait d'avoir écrit "Estoupe et non Estoup" dans la dédicace d'un livre qu'il lui avait adressé. Pour l'homme d'affaires, point de doute,  l'enquête serait un «complot» le visant. «Oui Monsieur, c'est un complot!», a lancé monsieur Bernard Tapie visiblement énervé au présentateur David Pujadas, qui l'interrogeait sur ce point, loin d'être convaincu par l'argumentaire de Bernard Tapie avec un E...
 
En attendant, Bernard Tapie peut toujours "redistribuer une partie de sa fortune à des fins humanitaires, comme peut-être une part des 45 millions d'euros d'un certain préjudice moral..." (Intégralement financé par le contribuable français!) Certains l'imaginent déjà se tourner vers des initiatives qui ne manqueraient pas de souligner que nous avons "peut-être raison de ne pas encore céder à la curée médiatique..." D'ailleurs nous ne doutons pas que Bernard Tapie remarquerait à quel point "se faire si exemplaire deviendrait si populaire ..."


 
 
L'interview de Bernard Tapie en intégralité:
 


 
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Photographies: Capture FTV/ Divers. Tous droits réservés.
Document: Interview Bernard Tapie: Journal Télévisé  1/07/2013 20H00 France 2. 
 
 
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