L'access prime time, défi des groupes médias français!




27/09/2013  La rentrée du paysage audiovisuel français réserve quelques surprises aux analystes financiers. Pétris de certitudes, les groupes se sont lancés dans une course à la programmation de formats censés capter un maximum d'audience, celle du fameux coeur de cible. Les animateurs vedettes confrontent leurs expériences, d'un Morandini pulvérisé (Groupe NRJ), en passant par un Antoine de Caunes dans l'ombre portée d'un Hanouna (Groupe Canal, photo ci dessus), les chaînes se font une guerre pour enrôler un maximum de téléspectateurs. C'est la manne publicitaire de l'access qui incite à s'imposer avec vigueur dans l'espoir d'installer le programme qui pourra fédérer et donc fidéliser les téléspectateurs pour vendre l'espace publicitaire dans la durée. Le fameux nerf de la guerre, celui qui devait permettre en son temps, à un Jean-Marc Morandini de régner en maître absolu pour s'être appuyer sur la télé réalité et les nombreuses vitrines de cette galerie marchande réputée inépuisable. Morandini ne cachait pas ne plus se reconnaître dans ce fonds de commerce et devait même un peu trop vite l'abandonner pour revenir à un standart qu'il tentait vouloir vendre comme « premium », c'est à dire plus proche de la profession journalistique, un pari audacieux mais bien contredit par l'érosion de son audience, rendue orpheline et vite adoptée par Hanouna, dont l'équipe offre un mix plus consensuel et donc dans le vent de cette rentrée 2013. Touche pas à mon poste!, la bien nommée offrant un panel plus large du fait d'un équilibre des forces en présence... « Ce sont bien les animateurs qui portent le format, intelligent mix entre ses journalistes professionnels et animateurs bateleurs ou même producteur comme Gérard Louvin, faisant office de sage de service, la caution de l'expérience en plus d'une détente assurée pour le téléspectateur! » croit savoir notre source qui vend des espaces.

                

Jean-Marc Morandini, case incontournable pour Europe1.

Baliser la ligne éditoriale...

 Les analystes financiers de ces différents groupes, eux, utilisent des modèles plus stables, ils ne se font pas d'illusion, le format n'a plus vocation à s'installer comme la référence absolue, ce genre de format a tous les inconvénients de ses avantages, aussi fédérateur qu'il peut s'avérer, son équilibre est très fragile: « La problématique, c'est la mise en avant d'une personnalité au détriment même du format, le syndrome de la locomotive, elle peut parfois s'emballer et commencer à manquer certaines gares du parcours! » En bon résumé, le syndrome meulon qui gagne toujours « sur les bonnes intentions affichées au départ d'une saison! », sur ce point, les états-majors des chaînes n'hésitent pas à recadrer dès que les premiers écarts se font sentir: « L'objectif est de capitaliser sur une personnalité, sa constance, elle doit garantir la pérennité du format et donc éviter l'incident industriel, économique. Il y a une volonté de baliser la ligne éditoriale, s'assurer que le format s'adapte à l'audience en fédérant toujours et encore. La surenchère n'est pas bonne conseillère, elle attise mais semble aussi parfois lasser, il faut un juste équilibre! » Dans les couloirs des groupes, on se pose de sérieuses questions, le groupe NRJ s'est fait fort de couper court à une formule vouée à l'échec, le modèle Morandini« ...est fort sur Europe1, mais clairement inadapté à l'audience de NRJ 12, on pourrait se risquer à penser qu'un format porté par un animateur plus jeune et en phase avec la ligne éditoriale de la chaîne comme un Matthieu Delormeau, aurait finalement plus de chance pour un coût plus resserré. »  Pour autant, le groupe NRJ n'entend pas abandonner Jean-Marc Morandini, qui serait proposé pour un prime time mensuel en plus de son programme d'enquêtes et justice. Du côté du groupe Canal, Antoine de Caunes est un vecteur de stabilité, «  ...certes à installer, mais il semble que le groupe devra se poser un jour la question de l'opportunité d'un Hanouna en lieu et place ou en complément, celui lui qui gratte souvent les PDM de l'access phare de Canal+!  Sa marionnette trône déjà dans le créneau, outil de pression s'il en est....» On pourrait penser que la formule d'Antoine de Caunes devrait s'installer « en renforçant son audience avec des invités comme les politiques et tous ceux qui font l'actualité. » Ce que semble tenter la production « à grand renfort d'adaptations... » Du côté des analystes, on semble être en accord sur le besoin de garantir une visibilité accrue à l'access de Canal+ en installant une formule pour le coup plus« corporate » et capable de devenir un lieu de débat entre personnalités politiques et "véritables" stars du cinéma par exemple. (La chaîne est spécialiste de la production cinématographique en France) , mix et genre de format qui font leur preuve aux Etats-Unis « ...sur les grandes chaînes!»

Antoine de Caunes, valeur sûre du groupe!

De Caunes, Hanouna...

Antoine de Caunes devrait s'installer en s'évitant des apartés douteuses comme les assertions malheureuses de certains humoristes, « Il n'a pas vraiment besoin de se doper avec de telles assertions, d'ailleurs, elles sont en générale contre-productives! » Mais chacun peut comprendre qu'une bonne horloge doit être remontée pour être à la bonne heure, fermer le ban. Du côté de Direct  8, l'émission "Touche pas à mon poste!" s'installe avec son animateur, Cyril Hanouna est le parfait prototype du besoin de renouveau du téléspectateur, un ton direct, et capable de proposer « ...la salade niçoise du Paf avec un résumé parfois en forme de jury populaire qui ne manque pas un certain discours de vérité », (...) « c'est l'endroit pour se faire connaître, mieux, se faire reconnaître! Un carrousel barométrique du giron médiatique, le matin chez Morandini à Europe, le soir chez Hanouna, et votre plan média est gravé dans le marbre! » Il faut dire que les groupes se font une guerre qui assure au moins un mérite, celui de dynamiser la vente d'espaces publicitaires, mais attention, et même plus grave, capable de la dynamiter un plein vol. Les producteurs font force de prudence et il n'est pas rare d'entendre que venir se tirer une balle dans le pied sur le grill de « Touche pas à mon poste! » est un risque réel, « ...des exemples confortent cette problématique, celle qui porte à une surenchère sur le rôle auto -proclamé de ce programme qui se fait fort de juger », mais il est bien acquis qu'un programme doit s'installer et donc rencontrer son public, l'incidence économique peut s'avérer « catastrophique pour certaines cases d'autres chaînes! » Une vision un peu binaire, mais du côté des analystes financiers; on scrute avec attention les dégâts collatéraux de la guerre de l'access. Les actionnaires sont formels, c'est bien la rentrée audiovisuelle la plus scabreuse du Paf (paysage audiovisuel français), le développement de la puissance de la TNT et de certaines contre-programmations par des nouvelles chaînes démontrent que les groupes doivent se faire du souci pour ce nouveau modèle économique en devenir, celui du fameux "all access prime time."   A suivre...






















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