Zone euro: La Grèce conforme à ses engagements?


 
   Pour la Grèce, optimisme de rigueur...  
 
  Jean-Claude Juncker (Eurogroupe), Christine Lagarde (F.M.I).



Bien que l'Eurogroupe soit optimiste sur les premières conclusions de l'audit de la troïka (UE/BCE/FMI), aucune décision définitive serait annoncée ce soir. « Le rapport de la troïka est fondamentalement positif car les Grecs ont tenu leurs promesses. Maintenant c'est à nous de tenir les nôtres », devait préciser lundi le chef de file de l'Eurogroupe, Jean-Claude Juncker tout en assurant: « Qu'il n'y aurait pas de décision définitive sur le déblocage de l'aide pour le pays lors de l'Eurogroupe, qui débute à 17H00 (16H00 GMT)... »

120% du P.I.B...
Depuis des semaines, la question est cruciale, « comment entrevoir la solution qui permettra à la Grèce d'éviter la faillite pure et simple? » Une nouvelle tranche de 31,2 milliards d'euros est dans la balance des négociations, jugée comme indispensable pour respecter le calendrier des principaux créanciers du pays. La difficulté du dossier est dans la capacité de la soutenabilité de la dette Grecque qui fait clairement débat. « Il y a de réelles oppositions sur la méthode, certains évoquent une rallonge de deux années pour y parvenir, alors que d'autres refusent l'idée de donner encore plus de temps à la Grèce, ce qui serait jugé comme un mauvais signal aux marchés... »Devait nous confier un proche du dossier. Les analystes sont formels:« A ce rythme, il est inconcevable de ramener la dette grecque à 120% du P.I.B en 2020, même si les efforts du pays sont indéniables, il y a une montée contestataire qui rend fragile le calendrier... acté! Il faut donner un certain bol d'air au pays, de « l'austérité pour de l'austérité » serait un bien mauvais calcul. Il faut agir à présent sur tous les leviers de la croissance! Le terrain est prêt pour bâtir un modèle économique plus efficient, enfin adapté au réalisme des potentiels de l'état grec. La difficulté majeure de cette partition réside dans le jeu des créanciers qui se renvoient la balle, une fois de plus... »Nous confiait une autre source. « La question est de savoir si l'objectif de 120% du PIB constitue le dernier mot, ou si nous prolongeons un peu cette période »devait expliquer le chef de file de l'Eurogroupe, Jean-Claude Juncker. A Washington, du côté du FMI, il semble que l'idée fait à présent son chemin, « Il y a des arguments efficaces pour y parvenir, à commencer par les efforts colossaux du pays, qui dans l'ensemble, tient ses engagements... »

Grèce conforme à ses engagements?
Pour les Allemands, la réponse est moins évidente, il y a des efforts incontestables, mais le fait de donner un blanc-seing aux Grecs constituerait un signal risqué pour les marchés. « Il ne faut pas rêver, donner sa parole, est une chose, la tenir, une autre, la remettre en cause sous des prétextes de bonne conduite en est une autre... (…) Les grecs suscitent beaucoup d'inquiétudes, le climat politique est très fragile, peu enclin au retour d'une stabilité que certains imaginent comme évidence. L'équilibre est fragile. » Nous confirme un analyste. Pour l'heure l'Allemagne doit attendre le feu vert de son parlement, et il n'est pas impossible que les doutes l'emportent à nouveau sur les certitudes. Athènes attend le versement d'une tranche d'aide de 31,2 milliards d'euros, elle même bloquée depuis juin, ainsi qu'une autre tranche de 5 milliards d'euros. Sans compter les retards du calendrier, « Ceux portés par l'attente de la décision cruciale de la Cour constitutionnelle de Karlshrue l'été dernier... » Dans l'ensemble, un relatif consensus se profile, la problématique réside toujours dans la méthode: « Abaissement des taux d'intérêts des prêts à la Grèce? Rachat d'un prix cassé pour ne pas dire bradé de la dette par le pays lui-même? Des hypothèses de travail qui feront l'objet d'arbitrages déjà jugés comme clairement risqués par les analystes et donc les marchés. »Devait nous préciser un haut diplomate européen.
 
 
Pression
 
Un contexte d'autant plus délicat que les bonnes volontés s'étiolent pour ce qui est d'entrevoir un nouveau plan d'aide à la Grèce. La Banque centrale européenne (BCE) n'étant pas vraiment disposée pour accepter de renoncer au coût représenté par les pertes sur les obligations grecques en sa possession alors que dans un même temps,  le F.M.I demande à la Zone euro de gérer au mieux la question, considérant qu'un nouveau plan d'aide n'est pas à l'ordre du jour... « De bonne guerre, on peut avoir des exigences dès lors qu'on a réalisé ses propres engagements, le F.M.I veut que la Zone euro montre enfin réellement -ses- capacités pour gérer -sa- crise de la dette... » Souligne un autre analyste alors qu'en Europe, la pression est toujours présente dans les esprits: « Il serait sage que nous nous mettions d'accord sur un calendrier", "car pour éviter un défaut de la Grèce, les ministres doivent trouver une solution à court terme". »affirme M. Juncker qui préside l'Eurogroupe tout en esquissant une annonce lors du prochain sommet européen des 22 et 23 novembre qui sera consacré au budget européen, là aussi, « Une bonne occasion de mesurer la cohésion ou les divergences entre les partenaires européens... »  Lundi soir "un accord de principe des bailleurs de fonds pour rallonger de deux années les efforts budgétaires de la Grèce et la maîtrise de son budget était acté", cependant les inquiètudes sont toujours dans les esprits pour la tanche des 31,2 milliards d'euros, les ministres des finances se donnant huit jours supplémentaires: "Pour normalement y parvenir..." Le ministre des finances allemand Wolfgang Shäuble "N'excluant pas des efforts pour le taux des prêts, suggérant un possible abaissement de ces derniers, sous conditions strictes..." A suivre.
 
 
 
 
 
 
 
 
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