Zone euro: Draghi, ...blanc-seing de la BCE pour l'Allemagne!

                             
Mario Draghi ou la communication en deux temps....


Soyons sport, il ne fallait pas s'attendre à des miracles dans les annonces du président de la BCE, le super gouverneur Mario Draghi s'est limité à l'exercice par un énième calendrier, toujours plus hypothétique... Jeudi dernier, il avait soulevé les espoirs d'une action radicale de la BCE, aujourd'hui, changement de tonalité, la Banque centrale européenne (BCE) a annoncé ce jeudi qu'elle « Laissait inchangé son principal taux directeur à 0,75 % et se dit prête à intervenir sur le marché obligataire pour faire baisser les taux d'intérêt... à la condition toutefois que les gouvernements fassent leurs devoirs! » De quoi conforter tous ceux qui pensaient « ...que super Mario allait venir nous annoncer une démonstration de l'indépendance de son institution! » En fait, l'indépendance de la banque centrale est bien relative, ce n'est pas le scoop de la semaine, on sait que du côté allemand: « On entend pas laisser filer la BCE, mieux on exige que toutes interventions respectent les fameux escaliers ou étages qui valident l'intervention de la Banque Centrale Européenne. Ils sont précis!»

  • Première condition: L'intervention préalable sur les marchés obligataires du FESF, (Fonds européen de stabilisation financière) ou de son successeur, le futur MES, (Mécanisme européen de stabilité ). L'intervention du fonds de secours européen ne va pas de soi, elle doit bien faire l'objet d' une -requête officielle- de l'Espagne ou de l'Italie, opération qui sera le prolongement d'une analyse des données macros-économiques par la BCE, qui elle-même devra faire l'objet d'une validation en règle de l'Eurogroupe (Réunion des ministres des finances de la Zone Euro) et puis n'ayons pas peur de le préciser ici, l'accord du Bundestag, (Parlement Allemand) ou comment Berlin peut mettre son Veto pour mieux s'assurer de son rôle de « pilote automatique de la BCE...  »
  • Deuxième condition: Un programme écrit et vérifiable d'ajustement budgétaire et de réformes structurelles durables pour le pays aidé, « ...à l'image de la feuille de route sauce Grecque qui fait dire que les espagnols et italiens traînent encore un peu le pied! Histoire de s'éviter les contraintes qu'imposent le FMI, l'Union Européenne, la BCE en  mettant leur grain de sel dans tous les dossiers brûlants qui font aussi la situation actuelle de ses pays... »


«Dans ce cas seulement, la BCE pourra agir.», a insisté Mario Draghi, mettant lourdement l'accent sur la conditionnalité de l'aide. «Les détails de l'opération seront connus dans les semaines qui viennent. Les pays seront nommés. Et les montants précisés. Nous agirons sur la partie courte de la courbe des taux», a-t-il ajouté, excluant d'emblée des rachats de dettes à dix ans, qui font référence.

Le président de la BCE s'est voulu ferme sur l'avenir de l'Euro, évoquant que « l'euro est irréversible ». Il a estimé qu'il était inutile de spéculer contre l'euro en pensant qu'il pourrait disparaître. Pour les marchés, la déception était grande, même si monsieur Draghi devait insister avec « la BCE était prête à faire tout ce qu'il faudra pour préserver l'euro... », ajoutant que « ce sera suffisant. » Les investisseurs se montrant peu convaincus par les propos du président de la BCE, les taux d'emprunt de l'Italie et de l'Espagne sont repartis à la hausse. Le rendement de l'emprunt italien à dix ans a atteint 6,34 % tandis que le rendement des obligations espagnoles à dix ans s'est chiffré à 7,22 %. C'est dire que l'annonce d'une intervention de la BCE « pourrait prendre la forme de mesures exceptionnelles », a déçu les marchés, la banque centrale n'ayant pas donné de détails ni sur les outils ni sur le calendrier, ce qui est loin de rassurer les marchés qui mesurent le poids de cette décision d'agir sous condition, « Décision qui avait été prise à l'unanimité avec «une réserve» de son collègue Jens Weidmann... » , qui n'est autre que la patron de la Bundesbank!

Les bourses européennes sont aussi unanimes après l'annonce de la BCE: A la fermeture, Londres perdait 0,88 %, Paris, 2,68 %, Francfort, 2,20 %, Madrid, 5,16 % et Milan, 4,64 %.
A suivre.


 



 
 
  
Photographie: Tous droits réservés (ECB).

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