Zone Euro: Banco sur l'Espagne! L'histoire d'un sauvetage...

"Pour l'Espagne, L'union fait la force..."



Quatrième plan d'aide pour un pays de la zone euro depuis le début de la crise de la dette fin 2009,  à la différence des Grecs, des Irlandais et des Portugais, les Espagnols disposent d'un plan "sur mesure" qui concerne uniquement son secteur bancaire. Samedi après midi, l'Eurogroupe s'adonne à une énième réunion téléphonique pour définir les contours du plan de sauvetage que devra accepter l'Espagne... "Il fallait faire un effort d'explications, faire comprendre que l'effort se porte bien sur le seul secteur bancaire et pour une fourchette qui de 40 milliards d'euros à 100 milliards d'euros devrait pouvoir éviter un effet domino au seul secteur bancaire du pays." (...) Le temps d'une annonce officieuse est toujours précédé d'ajustements, ceux qui laissent le temps à l'état concerné  pour analyser les récents travaux du F.M.I et de l'Union Européenne. " Il faut bien définir le périmètre de l'aide!" Vendredi soir, le F.M.I devait révéler un besoin de recapitalisation urgent pour les banques espagnoles, ce besoin était clairement évalué à hauteur de 40 milliards d'euros, "mais pour disposer d'une logique de pare-feu véritablement crédible il faut alourdir cette aide à concurrence de quelques 100 milliards d'euros!" (...)"Il faut une réponse adaptée au risque croissant, la recapitalisation des banques espagnoles est rendue indispensable dans un contexte de chômage massif flanqué à une problématique de maîtrise des comptes publics", de quoi rappeler la situation de la Grèce qui s'était aussi enfermée dans une logique de refus de l'aide...

Félicités par Christine Lagarde, les espagnols semblent mieux gérer la crise que leurs homologues grecs, mise en place d'un plan d'austérité que certains experts jugeraient déjà trop rapide...  pour la population. La Zone euro ne veut prendre aucun risque avec la situation des banques espagnoles, elles sont  impliquées en Amérique du Sud comme Santander et BBVA qui sont l'objet de participations par d'importants groupes.  "La Grèce représente 2% du P.I.B de la Zone eeuro alors que l'Espagne est bien cette quatrième puissance de cette même zone, de quoi méditer l'empressement de l'Eurogroupe et plus important, le F.M.I, poussé par les Etats-Unis et plus récemment le Canada pour " Que soit sauver le soldat espagnol!..."

L'objectif est double, donner un signal fort aux marchés, celui d'un bloc derrière l'Espagne, d'une Zone euro réactive tout en esquissant le futur d'une Union bancaire européenne qui devrait être évoquée trés officiellement lors du sommet européen des 28 et 29 juin prochains.
Les créations du FESF et du MES ont été conditionnées par la mise en place du traité d'union budgétaire et du renforcement du pacte de stabilité, l'aide directe aux banques ne pourra être réalisée sans la contrepartie d'une union bancaire efficiente. La structure européenne existe déjà en partie, à savoir l'EBA (Autorité bancaire européenne). L'idée serait de la doter de nouveaux pouvoirs et d'élargir ainsi sa mission: " Afin de la doter de vraies capacités de contrainte sur les banques privées. Celles-ci incluraient notamment une surveillance centralisée des banques de la zone euro et un véritable mécanisme de garantie des dépôts des épargnants, afin que ces derniers ne payent plus les sauvetages." En bon résumé une implémentation des risques ainsi sécurisés.
Le royaume pèse 12% du PIB de la zone euro, quand l'Irlande, le Portugal et la Grèce réunis ne font que 6%. "Il faudrait mettre sur la table 600 milliards d'euros pour mettre Madrid à l'abri des marchés financiers, dans le cas d'un sauvetage calqué sur celui d'Athènes!"  Un montant insurmontable pour l'Europe, même si elle dispose d'une capacité d'emprunt de 750 milliards par le Mécanisme Européen de Stabilité (MES).
"Nous ne sommes pas loin d'un véritable concenssus, de Mario Draghi pour la BCE en passant par le président Barnier commissaire en charge de la commission bancaire aux affaires économique de la Commission Européenne et les dirigeants de la Commission José Manuel Barroso et du Conseil , Hermann Van Rompuy." On s'oriente toujours plus vers une logique à trois piliers: le mécanisme européen de garantie des dépôts (mutualisation des garanties entre les banques), supervision, fonds de résolution spécifique.
Mais l'ambitieux  projet qui passe par une coordination renforcée entre les pays de la zone euro, "ne devrait pas voir le jour, dans le meilleur des cas, qu'en 2014!" c'est dire que la Zone euro se devait d'intervenir au plus vite...

La maîtrise de l'effet domino est donc toujours d'actualité, le peuple espagnol trouvera peut être du réconfort dans les propos de Christine Lagarde qui évoque que l'urgence espagnole n'est pas de nature à exiger des suppléments en matière d'austérité de la part du gouvernement... Paradoxalement cette crise bancaire est bien d'ordre privé, l'Espagne s'étant lancée dans un vaste plan immobilier qui s'est vite démontré comme une opération spéculative à hauts risques aux effets inévitables d'une énième bulle spéculative avec les conséquences que chacun peut hélas constater. Actuellement ce sont un million de logements qui ne trouvent pas preneur, et pour un fort contingent d'entre eux, en cessation de paiement par des acquéreurs confrontés à une montée des taux catastrophique...

A suivre.














Photographie: Tous droits réservés

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