Zone Euro: Sarkozy et Merkel se limiteront à la gouvernance et au plan de sauvetage!




Mardi 16 août, un accord sans mutualisation...




Les allemands usent toujours le même procédé avant un sommet jugé critique par les marchés...  Outre-Rhin, on préfère annoncer la couleur: "Ne pas s'attendre à des annonces fracassantes, seront évoquées les questions cruciales de l'application du plan de sauvetage de la Zone euro acté le 21 juillet à Bruxelles , mais pas de prise de position ferme sur la question des euro-obligations!" Devait affirmer le porte parole d'Angela Merkel très vite rejoint par le ministre des finances allemand. Il faut dire que depuis quelques semaines, l'idée de "mutualiser la gestion effective de la crise gagne en ampleur".

Ratés?

La problématique est double, les allemands font "toujours leurs comptes" et ils savent trop bien que les meilleurs élèves de la classe Europe risquent de perdre certains avantages à voir la mutualisation de la dette ainsi proposée. Concrètement ceux qui sont les mieux placés seraient d'autant plus contributeurs au seul profit des "mauvais élèves" comme le précisent  "les détracteurs les plus virulents". Les arguments des défenseurs de la mutualisation ne sont pas en reste pour continuer à trouver un certain écho pour qui veut considérer que le fédéralisme serait bien l'occasion de donner un certain sens à la Zone Euro. Selon certains économistes, cette logique ne peut "se faire que dans un cadre réglementaire adapté et avec une gestion plus appropriée de la crise". Le plan de sauvetage de la Zone Euro acté à Bruxelles  le 21 juillet doit encore faire l'objet des votations par les assemblées nationales de tous les états concernés. Pour bon nombre d'observateurs,  au vue des réticences qui pointent dans certains pays, "On peut s'attendre à quelques ratés au niveau du calendrier annoncé!". "C'est de bonne guerre, les plans d'austérité font rage partout en Europe, il est normal de voir les oppositions monter au créneau pour se saisir de l'occasion d'un tel débat!" Nous précisait un parlementaire allemand. "Pour les allemands, les euro-obligations ne sont pas une option pour l'heure, mais il ne faut dire "jamais", si la gouvernance est revue et finalement portée par un train de réformes acceptables, les mentalités peuvent aussi évoluer dans un contexte aussi tendu que celui de telles  futures échéances électorales de premier plan!".  C'est bien le risque de conjuguer austérité et efforts supplémentaires qui invitent français et allemands à ne pas faire force de précipitation sur la question des euro-obligations... 


Jouer la montre?

Depuis des mois l'idée fait son chemin en Europe, plusieurs pointures de la Zone Euro tentent de démontrer le bien-fondé d'une telle option. "La principale qualité est cette capacité de réponse de la Zone par une politique de mutualisation, mais au rythme ou avancent les dossiers, nombreux restent septiques sur les chances de succès de voir l'émission d'eurobonds"...(...) "A voir la lenteur qui se profile sur le plan de Bruxelles, on peut douter de la pertinence d'une telle option à échéances courtes!" Nous confiait un haut diplomate proche du dossier sous couvert de l'anonymat . Cependant, selon cette même source, le fait d'intégrer cette éventualité pourrait donner "un appel d'air par une porte enfin entre-ouverte, brisant un tabou qui n'est plus acceptable au vue de la situation actuelle de la Zone Euro!" point qui fait dire que la posture "franco-allemande" serait donc purement stratégique pour "jouer la montre!". De nombreux responsables politiques sont donc montés au créneau "et usent de leurs réseaux pour faire avancer le dossier..."  Le ministre Belge Didier Reynders s'était lancé dans un début de road show médiatique "avec un certain courage" vite rejoint par le  commissaire européen aux Affaires économiques Olli Rehn qui lui même se faisait emboîter le pas par le très sérieux président de l'Eurogroupe, le premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker à son tour vite rejoint par le ministre des Finances italien, Giulio Tremonti...  "Il se dit à Washington, que la "nouvelle patronne française" du F.M.I, Christine Lagarde, jugerait l'idée "bien que prématurée, à creuser..." s'inscrivant en droite ligne dans ses recommandations "pour maintenir toutes les chances de croissance en Zone Euro". Le milliardaire américain George Soros estime de façon plus radicale que "les pays notés AAA (dont l'Allemagne et la France) doivent créer  ce système d'euro-obligation, sinon la zone euro s'écroulera!". En France on prend le dossier très au sérieux tout en "ménageant le partenaire allemand, on considère que c'est très prématuré" car l'euro-obligation suppose une plus grande intégration politique, budgétaire et fiscale de l'Europe, on préfère "s'intéresser à la mise en action du plan de sauvetage de Bruxelles et au règlement crucial de la question de la gouvernance économique, objectif  jugé comme l'étape indispensable".

Car pour Berlin comme Paris, "c'est la souveraineté des budgets nationaux qui risque de se voir altérer par "une nouvelle main mise de Bruxelles", ce à quoi les deux états ne sont pas vraiment prêts "idéologiquement, et techniquement". Il faut comprendre que l'objectif franco-allemand est pour le coup très contraire à cette éventualité, on veut justement toujours selon le porte-parole allemand,  "bien plus volontiers renforcer le pouvoir des États", finalement au détriment de celui de la Commission européenne, "dont les critiques se font toujours plus acerbes sur l'implication dans la gestion "non qualitative"  des crises qui se succèdent  depuis le précèdent opus de 2008". Nicolas Sarkozy s'étant déjà montré réticent sur le rôle effectif de l'Eurogroupe, exemple non-exhaustif  "au delà des questions de personnes", considérant la dualité de certains états clairement visés par les listes grises de l'OCDE...

Rassurer

La partition qui se joue est donc bien plus complexe, il faut une gestion plus appropriée des crises dans la zone euro, un besoin de cohérence qui fait toujours cruellement défaut à la Zone euro.  Pour de nombreux économistes, il faut dans un premier temps "rassurer les marchés sur la mise en place du plan de sauvetage de la zone euro élaboré par l'accord de Bruxelles du 21 juillet, donner du sens au FSFE, le Fonds de stabilité qui devra se voir compléter pour être "un outil efficace du mécanisme de stabilité", là aussi des divergences pointent pour ce qui est d'augmenter sa capacité financière, alors que certains évoquent 2000 milliards d'euros, on semble s'orienter vers un certain statu-quo pour se limiter à son plafond actuel toujours jugé insuffisant!. A suivre...











Photographie: Tous droits réservés

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