Zone Euro Grèce: Le parlement Grec sous pression pour voter l'austérité! (Luxembourg)



                                        L'unicité de la Zone euro pour la Grèce...



Luxembourg/ Finance Offshore: Les ministres des finances de la Zone euro se sont mis en accord au moins sur un point ce dimanche à Luxembourg, ils souhaitent que le pouvoir politique Grec "dans son ensemble" puisse parvenir à faire voter un énième "Plan d'austérité", de quoi donner de "sérieux gages" à l'Union Européenne.

C'est à Luxembourg, que les ministres des Finances de la Zone euro se sont réunis pour "à nouveau conditionner" la cinquième tranche de l'aide à Athènes avec de multiples mesures que la Grèce devra appliquer à la lettre. Au premier rang, la nécessite pour le gouvernement de faire voter toutes les mesures de l'austérité, "celles qui donneront un signal positif" aux marchés qui douteraient encore des capacités de "concorde nationale dans l'épreuve"...  Démontrer que ce pays est capable de laisser place enfin à une cohésion nationale de bon sens pour avancer avec un ensemble de réformes structurelles macroéconomiques rendues indispensables.

Feuille de route...

Le gouvernement tient à sa disposition "une feuille de route claire et précise", outre l'évaluation de tous les points faibles identifiés par les experts de la troïka du F.M.I , l'Union Européenne,  la Banque Centrale Européenne, il dispose "d'un calendrier précis de mise en forme des différentes mesures d'austérité". C'est la rigueur qui tient le haut du pavé, les privatisations doivent avancer "dans un cadre plus efficient", des experts seraient donc mis à disposition pour encadrer les processus en cours "afin d'optimiser les chances de plein succès" de ce plan de privatisation.

Calendes Grecques...

Après la valse-hésitation de la semaine passée,  les ministres des Finances ont décidé de rester toujours plus fermes. "Il fallait conditionner la cinquième tranche d'aide de 12 milliards d'euros prévue dans le cadre du plan de 110 milliards approuvé en mai 2010", ministres qui ne cachent pas leur réflexion sur l'opportunité de débloquer cette aide tant que "l' unité politique nationale en Grèce s'avère pleinement acquise à la cause devenue salutaire" nous précisera un haut diplomate et ce "compte tenu de la longueur, de la magnitude et de la nature des réformes requises". Et d'enfoncer un certain clou en rappelant avec force au gouvernement grec "que d'ici la fin du mois il doit faire en sorte que tous soient convaincus que tous les engagements pris par les autorités grecques soient remplis". Jean-Claude Juncker, président de l'Eurogroupe précisera à la sortie de la réunion:"Vous ne pouvez pas imaginer une seconde que nous nous engagions à financer sans savoir si le gouvernement grec a endossé les obligations qui sont celles de la Grèce!"


"Les ministres des finances de la zone euro ont décidé de définir d'ici début juillet les principaux paramètres d'une stratégie de financement pour la Grèce", peut-on lire dans un communiqué d'une page publié à l'issue de la réunion. Mais prudence oblige, aucune date du vote est annoncée. Ils ont  d'ores et déjà clarifié la manière dont les créanciers privés seraient associés à un second plan de soutien. Il s'agira d'une participation informelle et -volontaire-, correspondant à ce que Nicolas Sarkozy et Angela Merkel avaient décidé à Berlin ce vendredi.

On s'achemine donc très logiquement sur l'"Initiative de Vienne", (modalité  connue  par laquelle des banques privées avaient accepté en 2009 de ne pas se désengager d'Europe centrale au plus fort de la crise).

"Les ministres des finances de la zone euro sont d'avis que tout financement supplémentaire pour la Grèce sera de source publique et privée (...) Une participation du secteur privé à un second plan d'aide à la Grèce se fera sur une base volontaire et informelle via un "roll-over" d'obligations grecques arrivant à maturité", précise ce même communiqué.


Aujourd'hui lundi, le Premier ministre grec George Papandréou doit se déplacer à Bruxelles pour y rencontrer le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, " ...la réaction des marchés et celle de la rue à Athènes seront scrutés avec la plus grande attention!"

Le ministre belge des Finances, Didier Reynders, a toutefois insisté "que les fonds ne seraient pas débloqués pour le moment, - même si des discussions s'engageront entre les département du Trésor des principaux États membres et les créanciers privés de la Grèce-!". Confirmant les principales déclarations de ses homologues de la réunion de  ce dimanche à Luxembourg.


Ministres des Finances de la zone euro qui doivent quant à eux se retrouver aujourd'hui à Luxembourg pour avancer sur deux autres dossiers que devront valider les chefs d'état et de gouvernement des Vingt-Sept lors d'un sommet européen très attendu, jeudi et vendredi.


Les discussions porteront sur le renforcement "rendu indispensable" des "capacités de prêt du Fonds européen de stabilité financière (FESF) créé en mai dernier, formalisation par un traité du Mécanisme européen de stabilité (MES) qui s'y substituera à partir de 2013 et réforme du Pacte européen de stabilité et de croissance, un plan d'une réserve stratégique de quelques 500 milliards d'euros..."

Rendez-vous est donné le prochain 3 juillet au gouvernement Grec pour évaluer la progression des réformes structurelles dont les privatisations,  et du renforcement du plan d'austèrité... 

A suivre...


Pour mémoire:

Les grandes dates de la «crise grecque»:


Athènes

Voici un rappel des événements depuis l'acceptation par la Grèce en 2010 de l'aide de l'Union européenne (UE) et du Fonds monétaire international (FMI). La dérive des finances grecques avait été révélée en décembre 2009, après une révision à la hausse du déficit public par le nouveau gouvernement socialiste succédant aux conservateurs, avec la première dégradation de la note du pays par les agences internationales. La Grèce avouait alors une dette de 300 milliards d'euros!



2010


23 avril: devant l'impossibilité pour la Grèce d'accéder aux marchés internationaux, le Premier ministre socialiste Georges Papandréou, élu en octobre 2009, se résout à demander l'aide de l'UE et du FMI, au cours d'une allocution depuis la petite île de Kastellorizo, en mer Egée.


2 mai: feu vert UE-FMI pour un plan de sauvetage via le déblocage d'un prêt sur trois ans de 110 milliards d'euros en contrepartie de mesures d'austérité draconiennes.


5 mai: violente manifestation contre la rigueur, trois morts dans l'incendie d'une banque.


6 mai: le Parlement grec adopte le plan d'austérité prévoyant réforme des retraites, baisse des salaires des fonctionnaires.


2011


11 février: les représentants de la zone euro et du FMI annoncent à Athènes un plan massif de privatisations, chiffré à 50 milliards d'euros d'ici 2015.


23 février: première grève générale de l'année, émaillée de violences, après sept journées d'action en 2010.


7 mars: l'agence de notation financière Moody's ouvre un nouveau cycle de dégradation de la note souveraine grecque, Athènes et Bruxelles jugent injustifiée sa baisse de note.


15 avril: le gouvernement grec fixe au pays une nouvelle «feuille de route» de sortie de crise, durcissant et prorogeant la rigueur jusqu'en 2015.


6 mai: Athènes dément une sortie de l'euro évoquée par un média allemand. Les grands pays de la zone euro excluent une restructuration de la dette.


9 mai-1er juin: nouvelles dégradations de la note grecque par les agences financières.

15 mai: le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble envisage d'allonger les remboursements de la dette grecque à condition que les créanciers privés participent.


16 mai: le chef de la zone euro Jean-Claude Juncker évoque une nouvelle aide européenne à la Grèce avec «une forme de "reprofilage" de la dette».


23 mai: Athènes finalise son nouveau plan d'économies de 28,4 milliards d'ici 2015.


25 mai: première manifestation d'«Indignés» grecs devant le Parlement à Athènes.


27 mai: l'opposition refuse d'épauler le gouvernement sur l'austérité, en dépit des pressions des créanciers pour un consensus national.


3 juin: la zone euro prévoit une nouvelle aide sous conditions et avec contribution volontaire des banques (Juncker). Feu vert de l'UE et du FMI au versement de 12 milliards d'euros, cinquième tranche du prêt de mai 2010, début juillet soit après le sommet UE des 23-24 juin.


9 juin: le gouvernement dépose le plan d'austérité au parlement en vue d'un vote fin juin.


12 juin: troisième dimanche consécutif de manifestations à Athènes, autour du campement des «Indignés».


14 juin: les discussions s'enlisent entre ministres des Finances de la zone euro.


15 juin: troisième grève générale en Grèce, doublée d'un rassemblement des «Indignés», dizaines de milliers de manifestants dans la rue. M. Papandréou annonce un remaniement du gouvernement.


16 juin: la Commission appelle à un accord sur la Grèce pour le 11 juillet.











Source: Eurogroupe/ UE/ Médias Européens
Photographie: Tous droits réservés

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