ZONE EURO GRECE: Ces états qui utilisent les services du renseignement pour la veille économique.


Les services du renseignement mobilisés pour le sauvetage de la Zone euro...

              


Depuis des semaines, FINANCE OFFSHORE vous précise les raisons objectives  du risque colossal que représenterait l'annonce d'une "restructuration lourde de la dette" de certains états de la zone euro en pleine tourmente. Nous souhaitons lever le voile en nous intéressant sur l'angle de l'impact des services du renseignement de la veille stratégique économique de certains états, leur rôle, les missions.... ou comment le renseignement travaille sous cap pour servir les intérêts des états.


Défaut


Bien souvent, c'est le terme toujours plus célèbre de "défaut" qui fait trembler, alors que depuis quelques jours, un énième plan est annoncé pour la Grèce.

On parle volontiers de "Reprofilage", expression qui se voit compléter par des mesures pour éviter -par exemple non exhaustif- l'exposition des banques au risque de défaut.

La Banque centrale européenne (BCE), dirigée par le français Jean-Claude Trichet veut par tous les moyens que la Grèce ne fasse jamais l'objet d'un tel défaut, mauvais signal qui montrerait que l'actuelle zone euro est clairement dans l'impasse et donc d'autant plus vulnérable par un effet  de contagion massif.

L'effet domino tant redouté est déjà vérifié. Les principales agences de notation veulent des garanties qui soient capables de démontrer la solidité ou faisabilité objective d'un état, notamment en situation de crise ouverte.  Une agence de notation reposant son analyse sur des expertises macroéconomiques, sociètales, politiques ....de plus en plus souvent. On parlera donc de la capacité réelle d'un état à proposer un plan cohérent "partagé par l'ensemble des acteurs politiques d'un état" ou logique de "concorde stratégique", c'est à dire les options clairement affichées par les gouvernements en place et donc leurs oppositions respectives.  Le calendrier économique est souvent lié au calendrier politique et donc ...avec celui des futures échéances  électorales de l'état en question!  Il permet de faire des modèles statistiques qui évaluent la crédibilité des politiques économiques des pouvoirs politiques en place ou très clairement sur le départ... Il n'est pas surprenant de voir le président de l'Eurogroupe ou le gouverneur de la banque centrale européenne exhorter les parlements nationaux à parler d'une "seule voix" -clairement- audible. L'exemple récent du Portugal démontre un -risque augmenté- dès lors que le débat politique intérieur interfère sur des décisions salutaires qui font en général débat dans l'opinion publique.

Intelligence économique

En Europe quelques rares états se sont dotés de moyens très puissants pour évaluer les risques en temps réel, le renseignement propose cette évaluation en temps réel ou dynamique des risques. Les travaux des services du renseignement économique couplés avec les différents services des différents ministères stratégiques tels que ceux de l'économie et des finances, de l'industrie, de la recherche, du commerce extérieur, de l'énergie... permettent une veille dite -stratégique-. On sait qu'en Europe, ses différentes "officines" travaillent pour  des missions qui  de l'espionnage  pour la préservation des acquis aux missions dites d'infiltration: secteur financier, bancaire, industriel... sont autant d'outils de la veille dite stratégique.

Reprofilage

L'objectif est clair, analyser en temps réel toutes les opérations qui impactent directement l'économie d'un état et donc tous ceux qui sont en relation directe -d'interdépendance-. En général les états se gardent un droit de "veto" stratégique sur toutes les annonces qui peuvent influencer un risque élevé pour leur économie, sa relative stabilité. En Zone euro, l'annonce récente du rapport des experts du FMI, de l'Union Europeenne et de la Banque centrale européenne a été repoussée au maximum pour ne pas interférer le plan qui se profile. Alors que les agences de notation annonçaient la dégradation de la dette souveraine de la Grèce, l'Eurogroupe gagnait du temps en insistant sur la notion de "reprofilage" ou restructuration douce pour ne jamais évoquer le terme de restructuration dite "lourde". Dans ce même temps, il fallait concilier les réticences -objectives- de l'Allemagne qui pour être très clair, se retrouvait confrontée à une opinion publique toujours plus remontée contre l'idée d'une énième intervention au profit de la dette grecque. L'Allemagne sollicitant une intervention des créanciers privés, voulant déplacer le "centre de gravité" sur les banques privées exposées et donc le secteur privé. Cette option stratégique étant le fruit d'analyses de la veille stratégique allemande qui se doit de composer toujours plus entre les intérêts nationaux et son rôle d'acteur dominant  de la zone euro, ayant pour objectif de conserver ce "précieux statut". La pression qui s'exerce sur l'Allemagne est donc très logiquement grandissante, les autres grands états de la zones euros et les États-Unis  souhaitent une implication -sans faille- de celui qui "flirt" toujours plus avec la tentation de faire cavalier seul quand bon ...lui semblerait! Édifiante démonstration d'une unicité de la zone euro qui pour les agences de notation ne serait qu'une façade, car dans les conciliabules, les négociations sont très ardues.


Non sens

Les modèles économiques sont formels, la zone euro actuelle est plus proche d'un non sens absolu, toujours plus éloigné de la volonté  des pères fondateurs de l'Union monétaire européenne.  De nombreux économistes s'élèvent devant un jeu qui ne serait que celui de dupes et qui serait l'unique règle absolue. "Sauver les meubles", il n'est pas rare de voir des économistes de renom trouver toujours plus de grâce et crédit aux revendications des bons peuples de Grèce ou du Portugal, d'Irlande...La veille stratégique note une importante montée en puissance des idéologies populistes en Europe qui se nourrissent des nombreuses conséquences des  plan d'austérité qui font rage. Il manquerait  "un certain recul" à tous les acteurs de la zone euro, enferrés dans le risque systémique tant redouté, qui ne laisse que trop peu de marche de manoeuvre.

Sans faille

Les Etats-Unis, par ailleurs exposés sur la dette privé de la zone euro,  souhaitent que l'Union européenne donne de "sérieux gages", alors que la dette souveraine des Etats-Unis commence à faire l'objet de sérieuses frondes par certaines agences de notation.  Une solution pour la crise de la zone euro est donc logiquement vivement souhaitée. La récente visite du président Obama en Allemagne est un signal fort pour que la chancelière Angela Merkel lui  assure son implication sans faille au plan qui se joue actuellement pour l'ensemble de la zone euro, la Grèce étant un vecteur essentiel pour la réussite de cet énième plan.

"Initiative de Vienne"

Quand la Roumanie et la Hongrie étaient dans une situation de quasi défaut, les discussions de Vienne avaient pour objectif d'imposer un reprofilage de la dette de ces deux états, en fait un allongement du calendrier pour tous les créanciers. Cette initiative avait relativement bien fonctionné dans la mesure ou de nombreuses faillites furent évitées, comme celles de nombreuses banques locales. Quelques années plus tard, l'initiative de Vienne refait surface, la veille stratégique considérant que cette solution qui implique secteur privé et publique peut s'avérer salutaire pour la crise de la dette grecque. Elle suppose un plan massif de privatisations, celui qui permet d'impacter le moins possible les populations. Par exemple, en Grèce, le risque de défaut sur la dette publique représente 17 milliards € pour les banques allemandes et 11 milliards € pour les banques françaises. En ajoutant la dette privée grecque, la facture monte à 49 milliards € pour le système bancaire français et 30 milliards € pour l’Allemagne et il faut remarquer que les banques américaines sont aussi exposées (31 milliards €). (Source banques des règlements internationaux, BRI). Selon la BRI, le risque financier représenté par la Grèce, l’Irlande et le Portugal fin 2010,  représentait pour les investisseurs bancaires quelques 82,2 milliards € pour la seule dette publique et 895,5 milliards €  (les dettes du secteur privé et les produits dérivés). C'est peu dire que les motivations sont grandes, les négociations actuelles pour la dette grecque sont  toujours plus ardues pour éviter le "défaut grec" qui deviendrait l'équivalent de la zone euro d'une faillite de la banque Lehman en 2008. La veille stratégique des nombreux états exposés en Grèce par leurs banques,  (Allemagne, France, Angleterre, États-Unis...) se doit de mettre à profit tous les possibles pour éviter un scénario qui par son effet domino impacterait tous les autres états en difficultés de la zone.

Le plan de type "Initiative de Vienne" devrait donc éviter à l'Europe toute entière une crise qui deviendrait rapidement mondiale! Mais les agences de notations ne l'entendent pas ainsi, elles ont toujours en mémoire l'exposition à la dette privée du système bancaire international exposé pour moitié avec les créances non bancaires dans le secteur privé de l'Irlande soit quelques 357 milliards d'euros...  Les agences de notation veulent des garanties pour pouvoir prémunir toute crise de confiance, n'excluant pas une  nouvelle crise de liquidité sur le marché interbancaire. Hypothèse qui serait encore -en rien exclue-, si  d'aventure une situation similaire à celle de l'année  2008, portée -elle aussi- par une autre crise de confiance, ayant pour résultat la chutte de la banque Lehman dont chacun peut encore mesurer l'impact sur l'économie mondiale.

Alors que le plan de la Grèce se dresse comme un rempart contre l'effet domino tant redouté, pour la seule dette publique grecque, sont exposées les banques étrangères allemandes 34 milliards €, et françaises 27milliards €,   représentant  près de 56 % du risque total porté par le secteur bancaire international,  les banques anglaises 11 milliards €, (dont 4,5 de dette irlandaise) et les banques espagnoles 9 milliards €... ... ...

Il ne vous sera plus surprenant de noter que les états qui disposent de services du renseignement pour la veille stratégique s'avèrent les plus efficients dans des négociations toujours plus ardues pour la réalisation du plan de "L'initiative de Vienne", d'ailleurs certains n'hésitent pas à recadrer ceux qui annoncent -un peu trop vite-  des conclusions déjà  jugées ...hâtives!

A suivre...











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