DOSSIER CLEARSTREAM: "L'appel... à la raison d'état?" Par Didier REMER

                                  "Le procès en appel, réglement de comptes..."


Finance Offshore  vous relate à nouveau  la saga du dossier Clearstream, véritable guerre ouverte entre le président français Nicolas Sarkosy et Dominique de Villepin, ancien premier ministre et aujourd'hui... avocat candidat à l'élection présidentielle..

Cette affaire trouve son origine dans un complexe rapport de force entre deux hommes d'état qui tiennent à faire de ce dossier une véritable occasion de vérité. Tous deux anciens ministres de l'ancien président français, Jacques Chirac, se sont opposés dans un climat jugé détestable par bon nombre d'observateurs, qui parlent d'acteurs de la relation...  à jamais tourmentée! Occasion de vérité, le procès en appel  va remettre au compteur des vanités les différences de deux hommes qui par leur culture et méthodes devront s'assurer de ne pas altérer leur image respective. Nicolas Sarkozy souhaiterait-il à ce point "mettre la carcasse au crochet" alors que Dominique de Villepin clamait en première instance  "haut et fort" aux médias que le "fait du prince ne devra pas passer" dans un état de droit par ailleurs démocratie qui se veut exemplaire sur les questions de justice...
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Pour mémoire, l'affaire...

L'affaire Clearstream commence par la transmission à la justice de listings falsifiés qui étaient censés provenir de la société Clearstream ("courant de transparence") chambre de compensation à Luxembourg. L'objectif de ce fichier voulait démontrer l'existence d'un réseau de corruption de riches industriels ou devait apparaître les noms d' hommes politiques français jugés influents... Début mai 2004, un juge d'instruction français, Renaud van Ruymbeke, en pleine délicate (secret défense et donc raison d'état) enquête sur de présumées rétro-commissions liées à la vente de frégates à Taïwan en 1991 (par la France et sa division de production industrielle de défense), reçoit une missive anonyme relatant un supposé réseau de corruption... active. Sont joints au courrier des extraits de comptes présentés comme issus de la société de droit luxembourgeois, Clearstream, qui est toujours cet acteur mondial de la finance internationale par son rôle majeur de chambre de compensation... Il ne faudra pas attendre longtemps pour que cette missive aboutisse à l'interpellation de l'ancien vice-président d'Airbus Philippe Delmas, qui déposera à son tour plainte pour "dénonciation calomnieuse", opération de justice qui donnera le coup d'envoi de cet important marathon judiciaire, médiatique et politique... Quelques envois anonymes de listings falsifiés suivront jusqu'au 4 octobre 2004. Au cours de l'enquête, l'ancien vice-président d'EADS, Jean-Louis Gergorin, a reconnu être le "corbeau" qui a adressé ces dénonciations dont il dit être convaincu de la véracité...

Les enquêteurs découvrent que c'est un jeune auditeur chez Artur Andersen, Florian Bourges, qui a récupéré fin 2001 et début 2002 des listings lors d'une mission chez Clearstream. Il les a ensuite transmis au journaliste ( présenté comme indépendant) Denis Robert, auteur d'une enquête sur Clearstream en 2001 ("Révélation$"), ainsi qu'au mathématicien Imad Lahoud.Ce dernier, qui a brièvement travaillé pour la Direction générale des services extérieurs (DGSE) de l'état français en 2003 et puis s'en est retrouvé embauché chez EADS par Gergorin, est soupçonné d'avoir falsifié les listings en y ajoutant des noms de responsables éminents du groupe Airbus Industrie, de riches industriels, d'oligarques russes ainsi que de dirigeants politiques très en vue... Parmi eux figurent les noms patronymiques de Nicolas Sarkozy, "Stéphane Bocsa" et "Paul de Nagy", ce qui convainc l'accusation que cette tentative de déstabilisation le visait particulièrement, ce qui a le "mérite" d'être clair...


Des premiers listings "ainsi complétés" avaient été communiqués dès l'automne 2003 par Imad Lahoud et Jean-Louis Gergorin au général Philippe Rondot, alors conseiller pour le renseignement et les opérations spéciales (Cros) du ministère de la Défense du gouvernement français. Devant la "gravité supposée du dossier", Jean-Louis Gergorin et Philippe Rondot sont ensuite réunis le 9 janvier 2004 dans le bureau de Dominique de Villepin, alors ministre des Affaires étrangères en exercice. Au cours de cette réunion, à laquelle Dominique de Villepin a reconnu avoir participé, celui-ci aurait, selon les deux autres protagonistes, fait état d'instructions de Jacques Chirac qui souhaitait que l'enquête se poursuive discrètement...

"Six ou sept" rendez-vous, selon Jean-Louis Gergorin, auraient ensuite été organisés entre Dominique de Villepin et l'ancien vice-président d'EADS, ce que l'ancien Premier ministre nie formellement... Dans les mois qui suivent, les doutes sur la véracité des listings se multiplient. Le général Rondot et les services d'enquête acquièrent finalement la conviction que ce sont des faux, et qu'il s'agit donc plutôt d'une "grossière manipulation" qui donne aujourd'hui cette affaire d'état du fait même de ses deux principaux acteurs et autres consorts...

Pour bon nombre d'observateurs, les thèses sont multiples... Simple rivalité en période de renouvellement du locataire de la présidence, écran de fumée pour masquer des pratiques mercantiles de "haut vol" entre états, opération de déstabilisation dans le cadre d'un plan médias...

Le procès en appel sera t'il une occasion de vérité sur les nombreux rouages de la politique en passant par la finance internationale... Il va tenter de nous démontrer ("?") que la puce sait toujours sauter plus haut que l'éléphant, à moins que celui-ci l'écrase de son poids...

Nous reviendrons trés prochainement sur les derniers développements du procès en appel, à suivre...


Découvrir la société Clearstream (Luxembourg), reconnu comme acteur majeur et sérieux de la finance internationale et filliale de Deutche BORSE Group:


Source: Nouvel Observateur, Le Figaro, AFP, ITN, WPE et divers.
Photographie : Tous droits réservés

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