Pétrole: Arabie Saoudite, risque prochain d'implosion!


                   "L'Arabie Saoudite amorcerait-elle un virage dangereux vers l'implosion?"


Depuis quelques semaines, les nombreux cabinets d'études en analyses et prospectives sur les énergies sont relativement en accord sur la situation sociètale dégradée de l'Arabie Saoudite.  Au delà du jugement des premiers aspects d'une "simple révolution qui serait de pacotille", il en ressort que la situation est "d'autant plus grave dans le royaume du pétrole... ".

Un mécontentement  de la population  si grand,  que  des nombreuses castes locales  avancent -elles-mêmes- l'idée de  nombreux et indispensables changements "structurels importants et salutaires!".

200 à 300 dollars le baril!

En 1990, l'ancien ministre saoudien du Pétrole, Cheikh Zaki Yamani, prédit! Alors que le baril de pétrole était à 20 dollars, il avait prédit que son prix passerait "à 100 dollars dans l’éventualité de la survenance d’une guerre à la suite de l’invasion irakienne du Koweït..." Yamani a été responsable de la politique pétrolière saoudienne de 1962 à 1986...  Cela se produisit 18 ans plus tard!  Aujourd'hui il avance dans cette logique du pire et prédit à nouveau "que le prix du pétrole pourrait monter jusqu'à 200 voir 300 dollars le baril!".

Une idée confortée par les différentes études des analystes du secteur qui marquent l'absence de projets structurés et mondiaux pour préparer l'après pétrole: "Avec le pétrole tout était dans un ensemble cohérent sur la capacité face à la demande, aujourd'hui, les énergies alternatives sont sans réel marqueur pour ce qui est de leur capacité de production énergétique négociable sur les marchés! Elles sont identifiées dans un ensemble qui n'est pas encore correctement délimité pour les modèles macros économiques actuels!" Nous précisera un analyste sur les énergies fossiles.

Le Cheikh Yamani inscrit ses nombreux travaux dans une réflexion qui se veut constructive et n'hésite pas à regarder dans le passé les leçons...  de l'histoire! Pour lui, les leçons du passé ne sont pas tirées, au contraire, les écarts entre ceux qui ont et ceux qui veulent, se creusent toujours plus. Au premier rang le peuple, qui enferré dans les rivalités liées à la géographie du royaume, dénonce toujours plus d'injustice.

Fulgurance économique

Dans cette région du monde, "la méritocratie n'est pas vraiment l'exemple," ici on n'est riche car on naît ainsi, et bien souvent on reste pauvre ,  parce qu'on naît, là aussi du mauvais côté, "dans la mauvaise caste!". Les pétrodollars sont une "fulgurance économique artificielle", reposant "sur aucun modèle humain acceptable, louable!"  <-- more -->

Il n'est pas rare de voir de plus en plus de jeunes qui font de brillantes études à l'étranger faire le choix de ne plus revenir! Un paradoxe, mais "il y a bien une nouvelle jeunesse qui veut un nouveau royaume, désireuse de construire un avenir qui soit sans tutelle des pétrodollars, il y a de nombreux jeunes qui réfléchissent aux énergies durables, le soleil, le vent...!" "On ne peut limiter objectivement la jeunesse d'un pays aux seules élites, il faut une vision d'ensemble, on n'est pas trés loin des réalités des autres jeunes -en révolution- des pays du printemps Arabe, avec ici, un delta plus important entre riches et pauvres!"

Pour Yamani, point de doute, "Si l'Arabie Saoudite ne parvient pas à calmer durablement le mécontentement de sa population, et à empêcher l’escalade de troubles graves dans le pays, le prix du pétrole pourrait bien monter jusqu’à 200 ou même 300 dollars le baril!"

Il a fait cette annonce médiatique lors de la Conférence du Centre for Global Energy Studies (CGES) qu'il préside.

Trés reprise par les agences, la position fait réagir les autorités de son pays "amèrement!".

Roi qui donne... mal!

Car l'ancien ministre, fait force d'un argumentaire qui peut porter un doute certain et profond sur les capacités réelles du roi Abdullah, "qui donne pour calmer, mais donne trés mal, sans discernement, et parfois même sans logique!" Précisera un autre analyste.

En mars dernier, "Le roi saoudien Abdullah a distribué quelques -95 milliards de dollars- pour tenter ramener le calme dans le monde arabe. Pour l’instant, les manifestations au Royaume n’ont pas été de grande ampleur, et ont pu être facilement dispersées par la police."

Mais le Cheikh Yamani  estime que la désaffection partielle du peuple pour les manifestations ne doit pas faire oublier "le mécontentement sous-jacent et...  grandissant!"

"Je ne m’y attends pas pour tout de suite, mais est ce que l’on pouvait prévoir ce qui s’est passé en Tunisie ? Les événements politiques qui ont eu lieu sont là, et nous ne pensons pas qu’ils vont s’arrêter. Je pense qu’il y aura quelques surprises à l’horizon", a-t-il déclaré alors que Jaafar Al Taie, directeur général de Manaar Energy Consulting, durant la même conférence, précisait: Je ne pense pas que ce que fait le Roi suffira pour endiguer un soulèvement. L'Arabie Saoudite est une bombe à retardement, mais que l’on réinitialise sans arrêt".

Yamani a fondé en 1990, le Centre for Global Energy Studies, situé à Londres. Le CGES effectue des analyses objectives et fournit des informations sur les questions énergétiques. Souvent cité comme la référence sur la question du pétrole du Royaume d'Arabie Saoudite, il n'hésite pas à donner ses points de vue sur la question sans jamais faire l'économie de vérités... certaines!

Un certain désert...

"La jeunesse du royaume est à bout, un blocage vertical paralyse les initiatives de ceux qui revendiquent une place dans un avenir qui soit enfin sous le règne d'un partage et non plus d'un roi aveugle qui, dans la tempête, se perd dans un certain désert comme le bédouin égaré par son trop plein de certitudes! Conclura un étudiant du Royaume d'Arabie Saoudite.





Source: F.O/ Reuters (Interview de C.Yamani)/ I.T.N
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