Luxembourg, base arrière européenne du régime iranien?




              "Le Luxembourg base arrière pour contourner les restrictions des Nations Unies?"



L'information commence à faire des vagues au Luxembourg, mais plus grave, dans les états voisins directement visés actuellement par le terrorisme, comme la France et l'Allemagne qui souhaitent des explications...

En effet, le Quotidien, journal d'information luxembourgeois, présentait dans un article récent une information connue en partie par l'ensemble du microcosme financier luxembourgeois, le régime de Téhéran disposait bien d'une " base arrière" pour pourvoir à ses acquisitions en matières premières utiles à ses objectifs nucléaires que les plus optimistes imaginent purement civils et pour les plus réalistes clairement orientés vers des objectifs en rien pacifiques! L'effet ""d'une bombe"" que cet article! Depuis de nombreux mois, les autorités américaines du renseignement traquent à juste titre toutes les structures présentes en Europe pour servir les intérêts du régime de Téhéran et consorts... 

L'article de ce quotidien luxembourgeois précise que le le 3 août dernier, le département du Trésor américain publiait une liste des sociétés «détenues» ou «contrôlées» par Téhéran. Parmi elles, figure Metal and Mineral Trade, basée au Luxembourg. Deux jours plus tard, le siège de cette entité de droit luxembourgeois est dénoncé par son domiciliataire. Pour l'auteur, comme de nombreux observateurs, ce n'est pas une coïncidence...

En effet comme le précise l'article, Metal and Mineral Trade (MMT), société de droit luxembourgeois, serait bien une société écran permettant au régime iranien de passer outre les sanctions qui lui ont été imposées par les Nations unies, dans le cadre de son programme d'embargos lié au nucléaire...  C'est en tout cas ce que laisse entendre le département du Trésor américain. Le 3 août dernier, il publiait une liste d'entreprises «détenues ou contrôlées par les autorités iraniennes». «Le gouvernement d'Iran continuera ses efforts pour contourner les sanctions en utilisant ses propres entités, installées à travers le monde et difficilement identifiables, et pour faciliter les transactions dans le but de ses activités illicites», prévenait, le jour même, Stuart Levey, sous-secrétaire américain pour le terrorisme et l'intelligence financière.

Selon un opposant iranien exilé au Luxembourg, il n'y a pas de doute : de nombreuses entités iraniennes poursuivent ce dessein, «y compris au Luxembourg». L'ambassade iranienne en Belgique, représentation diplomatique de Téhéran auprès du Luxembourg, n'a jamais répondu aux  nombreuses sollicitations comme celles des opposants iraniens présents en Europe.

Selon l'article en référence MMT est une filiale d'Ascotec. Cette holding, dont le siège est basé à Düsseldorf, en Allemagne, se présente comme un fournisseur de pièces détachées, machines et matières premières. Ses domaines : l'acier, l'aluminium, le fer, le cuivre et le ciment. Elle dépend directement, et ne s'en cache pas, du ministère iranien de l'Industrie et des Mines. De quoi donner des arguments à tous ceux qui remarquent les capacités du régime iranien pour contourner les décisions des Nations Unies en la matière...

Le Conseil national de la résistance iranienne (CNRI), association d'opposants iraniens en exil (Le CNRI est la branche officielle des Moudjahiddines du peuple iranien, considérés comme organisation terroriste par les États-Unis et par l'UE jusqu'en janvier 2009) , ce Conseil national de la résistance estime que la société Ascotec est au centre d'un réseau d'importation vers l'Iran, d'acier Maraging, connu pour ses propriétés de dureté et de résistance. Comme il le relaie sur son site internet, le CNRI estime que cet alliage est susceptible d'être utilisé «dans le fuselage des bombes atomiques ou la fabrication des centrifugeuses», employées pour l'enrichissement de l'uranium. Pour l'opposant iranien installé au Luxembourg, le procédé est simple: les sociétés iraniennes implantées à l'étranger sont des écrans utilisés par Téhéran pour se procurer du matériel nucléaire. «Il est ensuite envoyé dans les Émirats arabes unis», qui sont un partenaire commercial privilégié de l'Iran...  Car comme peut le faire croire la position du conseil de la résistance, cette affaire démontre la complexité du rôle des sociétés écrans domiciliées à Luxembourg qui peuvent faire l'objet de multiples interprétations... Mais il serait étrange de considérer les services du renseignement des Etats-Unis incapables sur la question. Car selon le même article,  dès le 5 août, Ascotec publiait sur son site internet, sans jamais évoquer l'apparition de son nom sur la liste américaine, publiée 48 heures plus tôt, un communiqué. Elle y précisait qu'elle et plusieurs de ses filiales se sont «en tout temps conformées aux dispositions légales en vigueur en Allemagne, dans l'Union européenne, ainsi qu'au niveau international, en matière d'activités d'import-export» et soulignait qu'elles étaient régulièrement contrôlées en Allemagne.
 
Mais comme le relève justement l'article, pas un mot, en revanche, sur Metal and Mineral Trade. MMT aurait  été enregistrée au Luxembourg, en 1997 comme une -"simple"- société dont l'objet est notamment «l'importation, l'exportation, la vente en gros et de détail (...) des produits de l'acier». Elle était domiciliée par un cabinet d'avocats luxembourgeois Tabery & Wauthier. «Était» car, deux jours après la publication de la liste américaine, le siège de MMT était dénoncé par son domiciliataire. Pourquoi? Maître Véronique Wauthier refusera de répondre: «Nous n'avons plus rien à voir avec cette société et n'avons aucun commentaire à faire.»   Edifiante démonstration du malaise que relève le journaliste... 

Tout est allé très vite. Les autorités luxembourgeoises n'ont pas pu passer à côté de la publication de la liste américaine. Mais Washington a-t-elle directement fait part de ses soupçons au Luxembourg? «Je ne suis pas en mesure de vous le confirmer», a répondu Marti Adams, porte-parole du département américain du Trésor. «Vous devriez essayer de demander au gouvernement luxembourgeois.»

L'une des possibilités aurait été que le département du Trésor s'adresse à son équivalent grand-ducal, le ministère des Finances. Mais là, tout comme au ministère de la Justice (concerné du fait de la procédure de dénonciation de siège), l'affaire n'agite officiellement pas les couloirs.

Contrairement au ministère des Affaires étrangères. Car le message est passé par les canaux diplomatiques traditionnels. Le ministre Jean Asselborn étant à l'étranger toute la semaine dernière, cela n'a pas été simple d'obtenir des informations. Finalement, c'est un diplomate, Gilles Bauer, qui nous a contactés. «Nous avons été informés par les Américains que cette société serait sur une liste», a-t-il confirmé. Depuis quand? «Il y a quelques mois.» Qu'ont fait, dès lors, les autorités luxembourgeoises? «Ce qu'il convient de faire : vérifier.» Difficile d'en savoir plus. Si ce n'est que MMT était sous la surveillance des renseignements luxembourgeois. Et que, même si le gouvernement luxembourgeois assure y être étranger, le domiciliataire de MMT a probablement été informé de la sensibilité du dossier.


Selon les sources -du journaliste-, une enquête serait bien en cours...

MMT est présente depuis 13 ans sur le sol luxembourgeois. L'intérêt qu'y ont porté les Américains a provoqué des réactions au Grand-Duché. Une enquête judiciaire, initiée par le parquet économique, est en cours. Officiellement, le motif retenu pour entamer la procédure était, selon le porte-parole du parquet, Henri Eippers, le défaut d'activité. Or, jeudi, il nous a confirmé que MMT tenait «toujours des assemblées générales». De plus, les comptes annuels de 2009 ont bien été déposés, en juillet, au Registre de commerce et des sociétés du Luxembourg.


Le quotidien Luxembourgeois ne fait pas l'économie d'une preuve...

En revanche, le parquet a dévoilé que l'autorisation d'établissement de Metal and Mineral Trade avait été révoquée, en septembre, suite à une demande du gouvernement luxembourgeois, par le biais du ministère des Classes moyennes qui, secret de l'instruction oblige, «ne peut pas en divulguer les raisons», selon Emmanuel Baumann, premier conseiller de gouvernement au ministère. Cette révocation entraîne le gel des activités commerciales, et donc d'import-export, de MMT. Seule son existence juridique n'est, pour le moment, pas remise en cause. L'enquête pourrait prendre encore «quelques mois» selon le parquet. Peut-être saurons-nous alors si, oui ou non, le régime iranien passait par Luxembourg pour se fournir en matériel nucléaire.


Telle est la conclusion du journaliste.




Secret de polichinelle...

 Comme souvent évoqué sur Finance Offshore, le rôle de certaines sociétés écrans présentes à Luxembourg est bien la démonstration d'une véritable boîte de Pandore qu'il nous faut relativiser. Quoi de plus simple pour ouvrir une structure qui de filiales en filiales peut permettre de contourner des décisions aussi contraignantes que celles des Nations Unies...  Comme à l'image des embargos sur les matières premières ou techniques qui peuvent transiter sous couvert de montages toujours plus complexes. 
 
 A Luxembourg, l'inscription au registre du commerce ne fait pas l'objet de vérifications systématiques in fine, preuve en est,  la légèreté des autorités qui ne réagissent généralement que "dès lors qu'une autorité supranationale intervient, on pensera à l'affaire LUXALPHA (Affaire Madoff) et quelques autres dossiers du genre." Dans le cas précis de l'affaire du régime iranien, ce sont les services secrets américains qui poussent les autorités luxembourgeoises  à s'intéresser à ce genre de réseaux dormants ou pas du terrorisme.
 
Pour de nombreux observateurs, "C'est une édifiante démonstration des enjeux financiers portés par ce genre d'activités domiciliataires qui interviennent dans les relations d'affaires et leurs circuits habituels dont certains gouvernants s'accommodent sous couverts de pratiques noyées dans la masse. (...) Une vision un peu légère quand on s'intéresse aux conséquences humaines  et économiques des états victimes au plus près du terrorisme. La France et l'Allemagne devraient pouvoir demander des explications à Luxembourg qui se fait fort moralisateur sur les questions humanitaires comme la gestion de la problématique des Roms...  L'exercice serait bien plus courageux que d'entreprendre enfin une réelle vérification de l'ensemble des entités présentes sur son territoire." Nous confirme notre source à Luxembourg. 

Des élus du pays sont montés au créneau pour obtenir des réponses, "la notion de commission d'enquête parlementaire étant en rien comparable avec la France ou l'Allemagne, une omerta de plus semble se profiler dans le dossier." Complète de son analyse cette même source un brin fataliste.


Source: Article du journal "Le Quotidien", Luxembourg Tous droits réservés.


Photographies: Tous droits réservés

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