Eurogroupe: Les italiens veulent-ils la peau de Juncker? Par Didier REMER

"Jean-Claude Juncker nouvelle cible de Berlusconi?"


Il semble que les italiens s'inspirent de la méthode du président français Nicolas Sarkozy pour faire place à leur poulain... On nous dira tout juste que Jean-Claude Juncker est un homme bien fréquentable voir trés sympathique, mais qu'en Italie on aimerait bien que ce dernier laisse la place à une autre personnalité. "Soyons francs, la logique veut qu'un homme du rang de monsieur Juncker intègre pleinement le fait qu'il est normal que sa place peut être occupée par d'autres personnalités équivalentes et donc aptes! C'est l'esprit même de l'Union Européenne et de ses pères fondateurs qui commande un tel bon sens!" Nous précisera un diplomate italien. Berlusconi lui souhaite surtout placer un pion, après avoir perdu la présidence du parlement et considérant avec conscience que l'Italie est bien trop absente des premiers cercles européens. En ligne de mire reste également la place du français Jean-Claude Trichet en 2011 pour la présidence de la Banque Centrale Européenne... De toute évidence le premier ministre luxembourgeois devrait bénéficier du soutien d'Angela Merkel et du président français qui ne cache pas vouloir faire entendre raison à son homologue italien sur la question, la ministre française de l'Economie et des Finances, Christine Lagarde en ferait quand à elle une "affaire personnelle"... Elle ne cache pas sa réelle et sincère admiration pour le travail du premier ministre luxembourgeois qui ne manque jamais de s'impliquer "avec efficacité dans les grands dossiers dont il assure une parfaite maîtrise!". Pour elle c'est sure, il serait ridicule de faire l'économie d'une telle compétence et ce que pour deux années et demi en plus...

Mardi Jean-Claude Juncker se croyait donc déjà élu, mais ni l’Allemagne, ni la France, ni l’Italie se sont mis d'accord... Car l'Eurogroupe se trouve renforcé par le traité de Lisbonne et devient un organe officiel et donc ne sera plus informel comme par le passé. L'Italie souhaite que cette nouvelle mouture de l'Eurogroupe soit bien l'occasion de remettre les compteurs à zéro. Sur ce point, le premier ministre luxembourgeois, Jean-Claude Juncker avait lui même proposé cette alternative en annonçant la propre candidature à sa succession. Les italiens seraient suspicieux et Berlusconi en personne veut un règlement amiable et concerté de l'élection du prochain président de l'Eurogroupe, "Tout le monde a le droit à sa chance!" et c'est bien son ministre des Finances, Giulio Tremonti, qui aurait enfoncé le clou en exigeant l'équité parfaite sur la sélection du nouveau président et la procédure du vote qui selon lui ne "doit pas être pipé sur l'autel des amitiés toutes respectables qu'elles soient" selon certaines sources italiennes... En effet, le ministre italien que l’on sait intéressé par la fonction, s’est dit choqué par la méthode de la réunion de mardi dernier. Pour lui, la mention portée à l’ordre du jour relative aux implications du traité de Lisbonne n’était pas claire du tout, il s'est empressé de voir ses doutes levés en consultant directement Rome sur ce point et un Berlusconi qui aurait peu apprécié le tour de "passe-passe" pour éviter toute chance à un autre potentiel candidat déclaré... Pour Berlusconi, Berlin et Paris, avaient manifestement préparé leur coup pour assurer un succès au premier ministre luxembourgeois... Devant les arguments italiens une nouvelle date est donc proposée et retenue a savoir mi-janvier 2010, diplomatie oblige...

Jean-Claude Juncker devrait rempilé du fait d'une confortable réserve de voix ralliées à sa cause et à cette volonté sincère d'intégrer les nouveaux objectifs en proposant une continuité dans l'évolution de l'Eurogroupe dont il assure vouloir prendre la pleine mesure.

Mais attention, il n'est pas impossible de retrouver le premier ministre luxembourgeois au milieu d'un nouveau règlement de compte à l'image de la présidence du Conseil Européen. En effet selon certaines sources diplomatiques, Berlusconi auraient de sérieuses réserves sur le fait d'une reconduction du premier ministre luxembourgeois, "L'Europe n'est pas là pour donner des lots de consolation, l'Italie n'est pas un confetti!" penserait trés fort le président du conseil italien... Un nouveau veto en perspective?

Le premier ministre luxembourgeois peut se rassurer, Nicolas Sarkozy serait déjà sur les rails de cette épineuse situation... La chancelière Angel Merkel y veille!

Photographie: Tous droits réservés.

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