DUBAI: La fin du rêve? Par Didier REMER

"La flamboyante perd de sa superbe!"

La crise financière de Dubaï vient incontestablement porter un coup fatal à la dynamique de toute la région. L'agence internationale de notation financière Standard and Poor's (SP) a gravement abaissé les notes d'émetteur de dette de six sociétés gouvernementales de l'émirat de Dubaï et de quatre banques basées à Dubaï au rang d'investissements spéculatifs.
L'agence a informé la communauté financière internationale dans un communiqué jeudi dernier. Elle a précisé que la note de DIFC Investments, du géant portuaire DP World, de Jebel Ali Free Zone, de Dubai Multi Commodities Centre Authority, de Dubai Holding Commercial Operations Group et du géant immobilier Emaar Properties PJSC était abaissée au rang d'investissements spéculatifs.
Cette mesure intervient à la suite du moratoire de six mois sur la dette du conglomérat Dubai World (qui n'est pas noté par SP) annoncé la semaine dernière, selon l'agence.
Les notes restent sous surveillance et pourraient encore être abaissées... L'agence précise que cette décision sans précèdent dans le région découle des déclarations faites par le ministère des Finances de Dubaï d'après lesquelles le gouvernement de l'Emirat de Dubaï, l'un des sept que comptent les Emirats arabes unis, ne devrait pas leur apporter de soutien financier exceptionnel en cas de besoin. De quoi anéantir une chance réelle d'issue favorable dans les plus brefs délais, en plus de voir de multiples programmes immobiliers abandonnés c'est un risque de contagion certain qui se profile, l'émirat ne disposant pas de pétrole contrairement à ses proches voisins ... Il se voulait une vitrine planétaire avec des programmes immobiliers novateurs mais qui peinent à trouver preneurs, l'émirat perd incontestablement de sa superbe.
L'agence a également abaissé la notation de quatre banques basées à Dubaï au rang d'investissements spéculatifs, en raison de leur exposition à Dubaï World (principal programme immobilier résidentiel gagné sur la mer avec la création d'îles artificielles) et notamment une de ses filiales immobilières, Nakheel.
Il s'agit d'Emirates Bank International PJSC (EBI), de la National Bank of Dubai (NBD), de Mashreqbank (Mashreq) et de la Dubai Islamic Bank (DIB).
Le gouvernement de Dubaï a dit lundi qu'il ne garantissait pas la dette de son conglomérat.
Dubai World a annoncé dans la nuit de lundi à mardi une prochaine restructuration de certaines de ses compagnies, dont Nakheel, qui pourrait inclure la vente d'avoirs. Un tour de table des émirats voisins serait programmé pour éviter le pire comme cette contagion qui se profile. On peut imaginer la création imminente d'une nouvelle structure pour reprendre les actifs jugés douteux et une recapitalisation progressive. Un problème de taille subsiste, c'est le nombre impressionnant de constructions qui sont actuellement stoppées et donnent une image apocalyptique de la capitale de l'émirat. Des millions de métres carrés ne trouvent plus preneurs sans compter un contingent d'annulations records... La solidarité entre Emirats arabes unis, les biens nommés, se remarquera dans l'issue que ses états pourront mettre en avant, une solution qui devra permettre une sortie de crise rendue indispensable pour recrédibiliser toute cette région.

Photographie: Tous droits réservés


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