G20 PITTSBURGH: L'Union Européenne et le scandale des bonus! Par Didier REMER

"L'Union unie pour dénoncer le scandale des bonus"




Dîner studieux
A Bruxelles l'ambiance était sereine lors du dîner des chefs d'états de l'Union Européenne, c'est bien l'impression première des principaux participants... Après leurs ministres des finances, les dirigeants européens ont décidé de parler d'une seule voix: -« C'est une Europe unie, avec un message clair, dénonçant le scandale des bonus et certains comportements irresponsables qui se présentera au G20 de Pittsburgh », a bien indiqué le président français, Nicolas Sarkozy au sortir d'un dîner de travail avec ses homologues européens. "Durcir encore les exigences de l'Union pour obtenir du G20 une limitation des bonus et des avancées sur le climat" tels sont les principaux dossiers qui seront défendus lors du prochain sommet de Pittsburgh...
Le président français affichait sa satisfaction, l'accord a été beaucoup plus facile et rapide que prévu, moins de trois heures et peu de difficultés si ce n'est la volonté de s'assurer que la la ligne dure du couple Franco-Allemand cadrait bien avec tous les objectifs de la présidence de l'UE .
Traders en plat principal
La volonté d'encadrer les bonus versés aux traders l'a emporté à l'unanimité chez les Vingt-Sept. « Eu égard à la nature informelle de notre réunion, il ne sera pas adopté de conclusions. J'ai toutefois l'intention de préparer un court texte adopté d'un commun accord, destiné à servir de base commune pour l'UE à Pittsburgh » précisera le premier ministre suédois, Fredrik Reinfeldt, président en titre de l'Union. Depuis Bruxelles, et avec un message fort, l'Europe entend garder le leadership des pays du G20. Elle souhaite marquer ses éxigences dans l'assainissement du système financier mondial en plaidant la semaine prochaine devant les dirigeants des grands pays industrialisés pour "une limitation des bonus" et dans un autre dossier souhaite de nouveaux engagements de ses partenaires dans la lutte contre le changement climatique, en vue du sommet de Copenhague, qui se tiendra à la fin de l'année.
Le couple franco-allemand est à l'honneur, la version adoptée hier soir s'inspire très largement des propositions franco-allemandes, auxquelles s'était ensuite rallié plus difficilement le Royaume-Uni, elle comporte des avancées notables par rapport à l'accord du 5 septembre, formulé avec un manque de cohésion par les ministres des Finances du G20.
Ainsi, le texte appelle le G20 à adopter des règles contraignantes sur les bonus. La présidence suédoise de l'Union a même appelé à un plafonnement de ces rémunérations. Les Vingt-Sept ont convenu que le respect de ces règles devait être garanti « par la menace de sanctions au niveau national ».
Sarkozy le banquier
La France, trés en pointe sur les questions fiscales, précise que de telles sanctions pourraient être juridiques, financières. Une annonce qui fait l'effet d'une bombe dans la profession car l'Etat pourrait décider de ne plus travailler avec les banques qui ne "respecteraient pas les règles", mais plus contraignant encore avec des mesures prudentielles qui imposeraient toujours "plus de fonds propres aux établissements récalcitrants". L'Union part dans cette croisade avec l'avantage de normes qui sont déjà communes, de quoi éviter des écarts trops importants au point de rendre caduque l'objectif.
Nicolas Sarkozy a encore expliqué le besoin de signaux plus clairs de la part des dirigeants européens qui se sont également entendus pour étudier les moyens de limiter la rémunération variable, soit par rapport à la rémunération fixe, soit par rapport aux revenus et/ou aux profits de la banque.
Sarkozy le diplomate
« Le président Obama a compris que nous exigerons des engagements précis à Pittsburgh », précise Nicolas Sarkozy certain qu'un terrain d'entente pouvait être trouvé avec le président américain. Selon lui, la pomme de discorde entre les deux rives de l'Atlantique porte sur « la limitation globale du montant des bonus , si nous obtenons un engagement sur tout le reste, c'est-à-dire sur les bonus-malus, le fait que le paiement de ces bonus soit étalé dans le temps, et sur les exigences en matière de fonds propres des banques, on peut dire que nous aurons trouvé un accord acceptable. »
Obama patient...
On voit bien que l'Europe sera présente unie à Pittsburgh, les chefs d'états de l'Union font force de mettre en avant les nombreuses avancés obtenues dans une réflexion toujours plus commune. Le président américain Obama devrait annoncer des mesures toutes aussi importantes pour ne pas se limiter au seul rôle d'hôte du sommet. En effet l'administration américaine peut encore créer la surprise lors du sommet de Pittsburgh, c'est en tous cas ce à quoi les nombreux observateurs s'attendent...

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